Après des études de lettres, Hervé Commère commence une double vie de serveur le jour et écrivain la nuit. Le premier roman qu’il a écrit est « fabuleux » selon les dires de sa maman. Tout comme le second. En 2006, il s’installe à Rennes, et a l’idée d’un nouveau roman. C’est à ce moment qu’il songe à chercher un éditeur - et c’est ainsi que J’attraperai ta mort paraît en mars 2009.
Propos d’Hervé Commère :
"J’attraperai ta mort à mon sens, c’était un polar. Je dis « à mon sens » car j’ai eu depuis l’occasion de me rendre compte d’une chose : à partir du moment où le roman est terminé, il commence à vivre. J’ai rencontré beaucoup de lecteurs dans des bibliothèques, des collèges ou des comités d’entreprises.
A chacune de ces rencontres, j’ai appris quelque chose sur l’histoire que j’avais pourtant écrite moi-même. D’un lecteur à l’autre, mon roman n’était plus un polar mais une histoire d’amour, pour un autre encore il s’agissait d’un roman noir, ou simplement de littérature.
C’était il y a deux ans presque jour pour jour et je ne sais toujours pas moi-même ce que J’attraperai ta mort était.
Je vous parle de ça parce que mon deuxième roman est sorti il y a un mois, ça s’appelle Les ronds dans l’eau : sur la couverture, c’est marqué « thriller ». Sur le site de Fleuve Noir, je suis en « Littérature Générale ». L’ambiguïté persiste dans les résumés qui en sont faits. Pour les uns, mon roman parle de banditisme à l’ancienne, une histoire de casse clinquant dans les années 70, un caïd à la retraite qui voit aujourd’hui ressurgir son passé, une journaliste qui veut absolument tout savoir.
Pour les autres, c’est l’histoire d’un petit serveur un peu terne, qui voit son ancienne chérie le narguer tous les jours dans un jeu de télé-réalité, et qui décide d’agir, pour arrêter de souffrir.
Pour moi, c’est une histoire globale. C’est un roman dans son ensemble. Ce qu’il faut que vous sachiez, c’est que les trajectoires de Jacques et Yvan vont se croiser, que ces deux personnes que rien ne rapproche vont pourtant se retrouver quelques instants face à face, et que toute la suite en découlera.
Ce que j’ai voulu, c’est parler du hasard, de la vie, des choix que l’on fait, des risques qu’on prend. J’ai voulu dire qu’on est bien souvent ballotté par les circonstances, qu’on n’est au fond pas maître de grand chose. Qu’entre un vieux truand planqué et un jeune gars bien comme il faut, il n’y a peut-être qu’un tout mince filet d’eau. Alors que ce soit un polar, un thriller, un roman noir ou à suspense, ou je ne sais quoi d’autre, peu importe. Je cite un copain, Frédéric Paulin : « On comprendra que tout ça ne parle que d’une chose : l’homme »."
© photo Yann Arrows